11 novembre

dimanche dernier, 11 novembre, et seuls deux poilus encore vivants.

L'école navale avait envoyé une escouade d'élèves de 2e année à Paris, avec son drapeau, et l'école militaire de la flotte et son drapeau étaient dépêchés à Brest.

Et les vaillants réservistes du SI5 Midon dans tout ça ? Quelques coups de fil pour voir qui est dispo, et il ne restait, en terre brestoise tout du moins, que Patrick qui est resté à Brest même et qui tentait un marathon des cérémonies organisées dans la ville, avec en point d'orgue, celle place de la Liberté (Il faudra qu'il nous dise s'il a réussi son pari d'assister à toutes), et Arielle et moi, avec la garde provenant de la PMM de Brest, à Guipavas.

Dao, quant à lui, s'en est allé vadrouiller dans ch'Nord, et d'ailleurs il faudra qu'il nous raconte.

Or doncques, rens pris auprès de notre toute fraîche EV2 et ci-devant capitaine de police Arielle la sirène (ça a son importance, vous verrez plus tard...), me voilà à 10h et des bananes devant le monument aux morts de Guipavas. Les anciens arrivent, les porte-drapeaux aussi, cérémonie aux couleurs, et tout ce monde descend en cortège à l'église 200m plus bas, pour la messe.

Là, je croise le secrétaire général de la section locale des anciens combattants, le CC(R) Le Pors, qui se montre surpris de voir un(e) officier de marine pour la cérémonie. J'explique que j'attends la garde de la PMM et Arielle, lesquelles n'étaient pas encore partis du CIN. En fait, on s'était un peu plantées dans la lecture de l'ordre de circonstance, la cérémonie en elle-même ne devant démarrer qu'à 11h15.
Et le CC Le Pors qui me dit que sa fille est elle même officer de marine (OSM, plus précisément), et là, ça fait tilt dans ma petite tête, je la connais bien, elle a fait le cours officier à l'école il y a 4 ans, j'ai eu comme élèves une bonne quinzaine de ses potes de promo (des drôles, je peux vous le dire!!), et j'ai travaillé avec elle ces 3 dernières années. Quand on vous dit que la marine, c'est un petit monde!
Donc, me voilà invitée à un petit café par le père de Nathalie, en attendant de revenir pour la cérémonie.

Celle-ci démarra avec au moins 20 minutes de retard, les anciens ayant été retenus par le curé à l'issue de la messe. Les matelots de la PMM, tous beaux dans leur tenue de cérémonie et leur FAMAS, mais aussi très nerveux (pensez-vous, première cérémonie, plus leurs parents venus les admirer), se mettent en place aux ordres de leur major, Arielle et moi sommes tout près, et Arielle un peu stressée elle aussi, car c'est à elle d'assurer la protection de tout ce petit monde et de leurs armes (même non chargées), donc elle est en arme rouge, et s'est greffé quelques paires d'yeux supplémentaires.

A l'issue, direction la salle communale pour le traditionnel pot de l'amitié, et nous avons l'agréable surprise de voir le maire de Guipavas venir nous remercier de notre présence. Les anciens marins venaient aussi taper la discute avec nous ("ah! tout va bien, la Marine est avec nous!", "moi, j'étais quartier-maître/maître...dans mon jeune temps..." "Il y a beaucoup de femmes maintenant...") et il y avait même un ancien qui faisait partie des tous premiers commandos marine, formé à - zut, c'est comment déjà, le nom de ce patelin en Ecosse, là où tout a commencé ? Hervé, Rémi, à l'aide!!) - et qui a aussi débarqué en Normandie. J'ai trinqué avec lui (normal) et je risque de le recroiser vendredi prochain à Lorient, lors de mon dernier jour de ma longue période de réserve de 3 semaines que je suis en train d'effectuer, pour une cérémonie de remise de bérets verts aux tous frais commandos, mais ce sera l'objet d'un prochain compte-rendu.

Bon, c'est pas le tout, mais pas question de traîner, car il faut rentrer au CIN, et réintégrer les armes. Et en plus, il commence à faire faim. Donc nous voilà en convoi (3 véhicules : 2 marine et moi-même) à repartir direction le CIN.

Et à l'approche du grand rond-point vers Carrefour Iroise, on a frisé l'incident, voire l'accident. Une folle (y a pas d'autre mot), immatriculée 60, et pas plus de 25 ans, arrive comme une dingue dans un carrefour (non, pas le magasin) et au mépris de tout bon sens et surtout de toutes les règles de conduite et du code de la route, tient absolument à griller la priorité à Arielle, conduisant la 2e voiture (moi, je suis la 3e, et je vois tout), et à s'intercaler dans le convoi (ce qui est strictement interdit : à la limite, elle se mettait entre Arielle et moi, ça allait, moi je roulais en véhicule civil).
Et cette c... qui insiste, imaginez les deux voitures de front sur une voie où y a de la place que pour une, et une ligne blanche. Moi, passablement énervée à ce "spectacle", j'imagine Arielle sur le point de passer sur "off", et la voit effectivement passer le bras gauche à la portière, et signaler d'un geste péremptoire à la folle de lui laisser le passage, qui finit par obéir et au rond point d'après, ficher le camp vers Guilers sans demander son reste. Elle a frisé la correctionnelle, celle-là, à conduire comme une je vous interdit de dire "femme", car en moins d'une minute elle a commis un certain nombre d'infractions, et en plus elle tombait sur Arielle, représentante de la police comme vous le savez. La totale, quoi.

Bon, enfin, nous sommes revenus à bon port deux minutes plus tard, les matelots ont rendu leurs armes, se sont remis en civil pour regagner leurs pénates, après que nous les ayons félicités chaudement pour leur tenue lors de la cérémonie.

Et Arielle et moi décidons d'aller manger un morceau, en l'occurrence une petite pizza, sur le port (il était 13h30 bien sonnés, et il n'était plus possible de manger au CIN). Las! les restaus et autres auberges-pizzerias du port de commerce ne servaient plus (ma doué, c'est dimanche, hein?), donc replis stratégique sur le centre, on se gare devant le cercle naval et on va manger...chez Maître Kanter. Heureusement qu'il est là, et qu'il sert à toute heure. Remarquez, nous avons été très bien servies. Pensez, deux marinettes en tenue 22, alors que le cercle est juste à côté...Nous nous régalons d'une superbe assiette périgourdine (toasts de foie gras, magrets, salade, gésiers confits...), d'une crème caramel, et d'une carafe de château la pompe. Puis je ramène Arielle à Landerneau, et après un petit café, retour en presqu'île, il est 17h passées. Je me change et vais dévorer deux parts de tarte aux pommes faite par ma môman. Miam. Ce qui me rappelle un concours que nous devons encore organiser, les amis...

Voilou!

La prochaine, je vous raconte la cérémonie de remise de bérets verts du 23 novembre.

A pluche, les copains-copines!